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je voyais de ma chambre...
03/07/2010 12:11
Je voyais de ma chambre...:
Je voyais de ma chambre des avions qui volaient dans le ciel vers des horizons lointains.
Je voyais de ma chambre des maisons, enface des vieilles tours de H.L.M., au loin des anciennes.
Je voyais de ma chambre le ciel avec des nuages blancs un peu menacants à la fois doux et paisibles.
Je voyais de ma chambre une grue ancienne qui ne bougeait pas, qui n'évoluait pas.
Je voyais une vingtaine de cheminées noircies et sales.
Je voyais des antennes de télévision, des lumières qui scintillaient au loin. C'était sûrement une fête foraine.
Je voyais de ma chambre les collines de l'Estaque, un quartier de Marseille.
Je voyais de ma chambre des arbres avec des oiseaux, des étourneaux qui dormaient en attendant le lendemain matin.
Je voyais de ma chambre des toits en tuils rouges avec des fenêtres sur les toits et des maisons avec des mansardes qui étaient entre baillées.
Je voyais de ma chambre des murs sales, des belvédères allumées, des fils électriques, des garages et des volets fermés avec des panneaux "interdit de stationner" devant des portes closes, les numéros des rues, des immeubles, des maisons.
Je voyais les trottoirs de la rue d'en face, des voitures se garant avec des phares allumés.
Je voyais un landau, une poussette avec un enfant et un couple.
Je voyais des étincelles, des flammes sous un belvédère, des balcons, ds poteaux électriques, des conteneurs à poubelles, de la peinture récente sur l'asphalte où il était marqué "payant", des plaques d'égouts sur les trottoirs.
Je voyais de ma chambre la cour extérieure de mon immeuble, la façade avant avec du gravier, un portillon, des escaliers et la rampe qui menait jusqu'à l'immeuble.
Je voyais de ma chambre des buissons, d'immenses balcons, un linge étendu sur une corde, une sorte de vase insolite collé sur un mur, une vitre fermée blanche, des arbres sans feuilles car c'était l'hiver.
Je voyais de ma chambre un chat mais ce n'était qu'une illusion.
Je voyais de ma chambre une vieille maison, qui semblait hantée tellement elle paraissait délabrée, abandonnée; des duplex modestes, une maison avec un toit en ferraille, une femme qui toussait et qui fumait sur la terrasse.
Je voyais un grand jardin avec me semblait-il un potager.
Je voyais les collines de Marignane et de Vitrolles sûrement.
Je voyais un navire qui passait vite au loin.
Je voyais enfin de ma chambre la mer avec le Vieux-Port de Marseille ainsi que le port autonome de Marseille et je distingué à peine le quai de rive neuve sur le Vieux-Port tout éclairé la nuit.
Car c'était la nuit, une nuit d'automne à Marseille vu de mon appartement à Endoume, le quartier célèbre de Zidane, des pécheurs et des voleurs, junkies et drogués des années 80.
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